Après trois jours dans le camping à côté de Cadiz, nous étions dans les starting blocks pour partir tôt malgré la nuit fraîche à 4° et l'envie de rester bien au chaud dans le mérinos, dans la doudoune, dans le sac à viande en polaire lui-même dans le sac de couchage le tout protégé par un bonnet et une capuche. Mais la vie en avait décidé autrement.

Une journée d'un peu plus de 50 km nous attend alors à 10h30 tout est prêt. C'est alors qu'un monsieur discret qui ne nous avait pas parlé jusqu'alors vient dire au revoir à Anouk en français. En plein questionnement sur la suite de l'aventure notamment à cause du froid, cet étrange personnage, la cinquantaine, nous ouvre les yeux sur plusieurs sujets en moins de 5 minutes sans même avoir connaissance de nos questionnements. Puis, il nous raconte sa vie.

Un homme très instruit mais peu à l’écoute, c’est plutôt normal d’avoir envie de parler pour les gens qui voyagent seuls.

Nous le quittons avec difficultés après au moins 30 minutes d’écoute plus ou moins attentive.


Il est plus de 11H quand nous quittons le camping. Il fait toujours assez froid et nous aimerions trouver de quoi nous équiper pour les températures fraîches qui semblent vouloir s’installer et peut-être nous suivre sur les bords des montagnes où nous aimerions aller au Maroc. Le trajet n’est pas encore tranché mais nous nous préparons à l’idée de quitter les fameux 20°C qui nous suivent depuis 3 mois.


Nous avons pris contact avec un membre de Couchsurfing pour dormir au chaud cette nuit mais il se trouve à plus de 50 km de notre point de départ et nous ne sommes pas sûrs de pouvoir y arriver. Comme dit Fermi qui nous allons rencontrer plus tard, « El dia se va rapido ».


Alors c’est parti pour un début de journée à fond. Mais c’était sans compter croiser notre meilleur ami Décathlon. Un petit arrêt pour des gants pour Paule qui finit en chaussures, bouteille de gaz, sac de compression, gants pour Anouk, pantalon de pluie pour Anouk… Nous quittons Décathlon à 12h30 !

C’est l’heure de manger et nous n’avons fait que 5 km. On essaye de trouver un truc rapide à se mettre sous la dent. On demande à un couple. Ce sont des Français qui viennent de s’installer ici. Encore 10 minutes de discussion. Nous finissons à contre coeur chez Burger King après un petit détour.


Le temps passe mais on se rappelle « qu’il ne sert à rien de nager à contre-courant ». Laissons la vie nous apporter ce qu’elle veut. Nous avons tout ce qu’il faut pour être autonome et ce n’est pas grave si nous n’arrivons pas jusqu’à notre hôte de ce soir (qui par ailleurs ne répond plus). Chaque instant est une découverte, une nouveauté, une surprise, un changement de programme. Nous partons finalement vers 14h30!


Cette journée merveilleuse nous apportera Fermi, qui se détournera de sa route pendant plus d’une heure pour nous indiquer une super piste cyclable passant par 2 parcs naturels. Otra vez muchas gracias Fermi por tu abierto !


Nous avons également rencontré un autre voyageur du Vénézuela parti pour un mois de bénévolat dans un centre de yoga et qui suivra nos pas vers le Maroc.

C’est étrange comme ces rencontres si courtes soit elles sont si intenses et si belles. On a tous des sourires jusqu’aux oreilles pendant plusieurs heures.


Après de nombreuses hésitations, car el dia se va, nous finissons juste à temps chez notre hôte Sebastian. Accueil parfait, ni trop ni pas assez, on se sent très vite chez nous. Petite musique zen et discussion géo-politique toute la soirée.

Le lendemain matin, nous prenons notre temps pour se cocooner, prendre une bonne douche, se prélasser dans le canapé et faire des crêpes. Nous partons sous une pluie intense mais qui finalement ne durera pas très longtemps. On arrive dans un camping improbable sous le soleil.